Le quartier et son histoire

Le quartier, aujourd'hui...

Le quartier du Parc de la Cloche est l'un des nombreux quartiers* constituant la ville d'Orly.

Il est délimité au Nord par l'Avenue de l'Aérodrome, à l'Est par la Rue du 11 Novembre 1918 et à l'Ouest par le Chemin des Chaudronniers. Il s'agit de l'un des plus anciens quartiers de la ville.

Le quartier compte xxx habitants....



* Les quartiers d'Orly :

Secteur Est : Bords de Seine, Sablière, Navigateurs, Saules, Aviateurs, Fer à Cheval, Nouveau Calmette, Tilleuls, Terrasses, Faisanderie, Anotera et Lopofa.

Secteur Centre : Boris Vian, Nouvelet, Centre administratif, Hôtel de ville, Bas Clos, Pierre au Prêtre, Noyer-Grenot et Grignon.

Secteur Ouest : Clos Marcel Paul, Parc de la Cloche, Centre ancien, Parc Méliès, Sentiers, Cité Jardins et Senia.


Naissance du quartier

Extrait de la brochure "Les sentiers Orly[décou]verte" - 2004

Le parc actuel, situé au milieu du quartier, faisait partie de l'ancienne propriété d'un Château détruit dans les années 1930. Construit par les seigneurs d'ORMESSON sous Henri IV, cette propriété fut vendue à une société mutualiste de lotissement du XXième siècle appelée "Société Bicoques-Jardins". Les responsables avaient pour projet de faire du Château une maison mutualiste. A l'époque le morcellement des anciens domaines ne posait aucun problème écologique. Il subsistait aux alentours de si vastes et libres espaces qu'Orly semblait devoir rester "la campagne" à tout jamais.

Et en dépit des efforts des Orlysiens, le Château fut détruit, événement que l'on peut regretter pour la conservation du patrimoine.

Cependant, les écuries restèrent et devinrent une épicerie buvette sur laquelle était placée une cloche destinée à appeler le personnel du Château. Elle servait également à prévenir le passage du train pour le retour des employés du domaine chez eux. Vous aurez donc compris d'où vient le nom du quartier. A noter qu'à la Libération, l'endroit devint un lieu de détente pour les communistes.

Il reste quelques vestiges de ces temps pas si anciens : quelques restes du mur d'enciente, le parc de 5000 m2 vallonné avec ses deux statues calcaires ainsi que le rond-point.

Le quartier, avant...

Voilà ce qu'écrit, en 1948, l'Abbé DOUCET (alors curé d'Orly) de l'ancien Château dans sa "Petite histoire d'Orly".

En 1792 Orly, dit une pétition, possède "Deux grandes Maisons avec Parc". Ce sont en réalité deux Châteaux du 17ième siècle, dont l'un est situé dans la partie Nord du Village (le Château du Parc Méliès) et l'autre au Sud Est (le Château du Parc, aujourd'hui détruit).

L'ancien Château : A l'origine, ce que nous appelons aujourd'hui le Quartier du Parc était un vaste domaine créé sous Louis XVI. Viens avec moi au centre de ce Quartier dans le grand square où se trouve encore la tour métallique des pompiers et où tu vas jouer quelques fois.

Sur la Place portant aujourd'hui le nom de Place du Château s'élevait un magnifique Château orienté à l'Est, c'est-à-dire vers la Gare. Ce dernier avait abrîté plusieurs personnes célèbres dont Madame de MAINTENON. Les dépendances s'alignaient de chaque côté. Une de ces dépendances existe encore, occupée par le Café de "La Cloche" ainsi nommé parce qu'à l'extremité Ouest se trouvait une cloche servant à l'appel des domestiques. A droite de ce Café, remarque sur le sol le pavage d'une entrée et sur le côté du Café un des pilliers de la porte.

Le Château comprenait un rez-de-chausée, là il y avait de très grandes pièces ornées de glaces et de dorures, le premier étage était divisé en élégantes chambres, au deuxième se trouvaient les chambres des domestiques.

Le Château avait été construit par les d'ORMESSON sous Henri IV. Il fut longtemps dans cette famille, puis passa au Maréchal de COIGNY. En 1808 il fut acquis par Monsieur Claude CHAUDRON, (son nom figue sur un vitrail de l'Eglise, dans la Chapelle Saint Joseph). Monsieur CHAUDRON était notaire à Paris en 1795. Durant l'exercice de cette charge il se lia d'amitié avec les principaux personnages de l'époque, parmi lesquel le célèbre Prince de TALLEYRAND, le Baron LOUIS, l'Amiral de RIGNY, le Baron de THOUVENOT qui étaient comme lui, originaire de Toul. Grâce à ces relations ORLY devient le rendez-vous d'une société choisie.

En 1896 il devint la propriété de Monsieur SCHAIFFER, concessionnaire du buffet de la Gare d'Orléans à Paris, acheté par son beau fils Monsieur FOURNIER. Il fut enfin vendu à une société des Grands Magasins de Paris qui a procédé au lotissement du Domaine. Il fut démoli.

Une grande serre s'élevait derrière le Château, près de l'endroit où se trouve la fontaine (grand bac en pierre à droite du Café).

Le domaine comportait un Parc. Les murs de clôture de l'immense propriété peuvent se reconnaître derrière les maisons à gauche en montant l'Avenue de l'Aérodrome, après avoir dépassé l'Allée des Sources.

Il y avait 3 portes d'entrée, une devant la gare avec une très jolie grille, une seconde au bout de la rue Pierre Curie d'où, par un escalier de 25 marches, on accédait à l'Allée de Belle Vue, ainsi appelée parce que de cet endroit on découvrait un panorama splendide: cette partie dominant la Vallée de la Seine à une altitude de 45 mètres. La troisième porte se trouvait Rue Petite (aujourd'hui Avenue de l'Aérodrome) face à la place du marché. Le pavillon que l'on voit à droite au n°17 de l'Allée du Lac était destiné au gardien.

A l'intérieur de ce Domaine se trouvait un Parc partant de l'Allée du Parc à l'Allée  des Tilleuls, comprenant des arbres centenaires des toutes espèces. Il en reste encore aujourd'hui une partie. Au centre du lotissement là où tu te trouves tu vois encore ce grand epace boisé, témoin de cette époque disparue. Il est orné de statues acquises par la ville au "Centre des Oeuvres d'Art de Paris".

Une source partant de la Jonchère (à 3km de l'autre côté de la route de Fontainebleau) traversait la propriété et alimentait un bassin parallèle à l'Allée du Parc. L'eau s'infiltrait à travers un bloc de rocailles puis se déversait dans un lac situé entre l'Allée des Charmilles et l'Avenue de la Gare. On voyageait alors sur ce lac en petits bâteaux.

Dans le reste du Domaine de nombreux bosquets étaient disséminés sur le terrain. La végétation était particulièrement abondante (culture maraîchère et plantes d'herboristerie étaient l'industrie du pays). Il y avait dans le Parc (comme dans le reste du pays) d'importantes cultures de vignes. Les anciens chais (entrepôts) subsistent (Allée des Glycines n°4 et 6). Ces vignes ainsi que celles du pays donnaient un petit vin légèrement aigrelet mais pas désagréable à boire je t'assure.

L'Allée des Sources portait alors le nom d'Allée de la Glacière car en haut de cette Allée il y avait une grande glacière creusée profondément en terre, dans laquelle on pouvait conserver beaucoup plus de chose que danss nos frigidaires modernes.
Extrait de la "Petite histoire d'Orly" par l'Abbé DOUCET - 1948

Bicoques-Jardins

Créée le 10 Décembre 1910, "Bicoques-Jardins" - Village Coopératif - était une Société Anonyme Coopérative à Capital Variable ayant pour objet la création d'une Cité-jardin ("Construction d'habitations à bon marché" était-il même précisé !) sur la commune d'Orly (en gros, un promoteur immobilier !).

Ci-après quelques extraits de la brochure d'époque présentant les "Statuts - Réglement Intérieur et Cahier des charges du Village coopératif d'ORLY".

Le Village Coopératif
Parmi les modifications salutaires que la coopération permet à l'homme moderne d'apporter aux conditions de sa vie matérielle et morale, il n'en est pas de plus heureuse peut-être que celle qui touche à l'organisation du foyer, du berceau de la vie future.
C'est grâce à la coopération qu'ont pu se constituer, en tant de pays divers, des collectivités dont les idées, les travaux surprirent tout d'abord par une hardiesse, une grandeur de vues à laquelle ne nous avait accoutumés ni la prudente pondération de nos pères, ni le respect des traditions et des erreurs séculaires.
Ainsi surgirent, en Angletrre, en Autriche, en Belgique, en Amérique, des Cités Jardins modèles. La France est entrée elle aussi dans cette voie, mais elle n'a su édifier jusqu'alors, à de rares exceptions près, que des cités ouvrières ou corons, créées à proximité des usines, par des industriels désireux de procurer quelque confort à leurs travailleurs manuels.A ces demeures construites sur un type uniforme, et de style sans caractère, l'esthétique fait essentiellement défaut.
Nous avons pensé qu'il y avait mieux à faire et qu'il ne suffisait pas de s'en tenir aux centres industriels. Aussi avons-nous constitué notre ociété en vue d'entreprendre la création de la première Cité Jardin du département de la Seine, du premier Village Coopératif de France.
La Société Bicoques-Jardins, fondée conformément aux lois sur la petite propriété et les habitations salubres à bon marché, profite des avantages que nous confèrent les lois en vigueur:
  • Prêts d'argent à taux minime;
  • Assurances sur la vie;
  • Exonération d'impôts, de droits de mutation, de timbre;
  • Bien de famille insaisissable.
Elle est gérée sous le contrôle de l'Etat et est essentiellement coopérative, toutes les fonctions y étant gratuites.
Aucun privilège n'est réservé aux fondateurs: tous les sociétaires y ont les mêmes droits, les mêmes avantages.
Elle n'a en un mot rien de commun avec les Sociétés commerciales, si souvent suspectes.

Achat en commun d'1 grand Domaine d'Orly
Une promesse de vente de ce domaine a été consentie par M. Fournier, propriétaire, à notre Société, à condition qu'elle achètera avant le 15 Janvier 1911 au prix de 1 fr. 76 le mètre de terrain boisé ou non, 40.000 fr. de lots à choisir dans toute l'étendue du domaine. (acte passé devant Maîtres Maciet et Dauchez, Notaires à Paris)
Cette condition ayant pu être remplie, nous donne droit à la jouissance entière du château et de ses dépendances, ainsi que des lots non encore achetés, et qui restent à attribuer aux nouveaux sociétaires jusqu'en janvier 1916. La Société achète donc lot par lot suivant les disponibilités de sa caisse. Le Sociétaire ne peut courir aucun risque, la Société n'ayant ni dédit ni engagement, quand bien même elle n'aura pas acheté à M. Fournier tous les lots du domaine à la date du 1er janvier 1916.

Domaine et Château d'Orly
La propriété, d'une contenance de 265.377 mètre environ, est entourée de murs. Elle se trouve à 11 km de Paris, dans le département de la Seine, et est desservie par les lignes d'Orléans, Orsay et Luxembourg. La gare d'Orly-Villeneuve-le-roi est à la porte même.
Le domaine historique, créé sous Louis XVI, comprend: Un château avec ses dépendances, une source, deux bassins, de nombreux bosquets, un parc, un bois qui possède des arbres centenaires.
Un panorama splendide s'offre aux regards.
La propriété domine la vallée de laSein à 45 mètre d'altitue moyenne au dessus du niveau du fleuve : les débordements ne sont donc pa sà craindre.
La végétation est particulièrement abondante en cette campagne reposante et belle que l'on ne trouve nulle part ailleurs, aussi près de Paris.

Le Village d'Orly (Seine)
Orly est une petite localité de 800 habitants, située à la limite des départements de Seine et Seine-et-Oise, à deux kilomètres de Choisy-le-Roi, arrondissement de Sceaux. Le village possède l'eau potable, le gaz, l'électricité, les égouts pour l'écoulement des eaux ménagères qui se déversent à la Seine.
La grosse culture, la culture maraîchère et l'herboristerie sont les industries du pays.
Les écoles, postes, télégraphes, téléphones et mairie, de construction récente avec aménagement et confort moderne, avoisinent la vieille église historique.

Moyens de communications
La gare située en face de l'une des entrées du domaine, possède en plus du service des voyageurs, une gare pour marchandises. Celles-ci n'acquittent aucun droit d'entrée, l'octroi n'existant pas dans la localité.
Le nombre des trains pourra être augmenté dans l'avenir; la Société espère pouvoir obtenir des trains semi-directs conduisant à Paris en 15 minutes.
Le tramway électrique ayant son point de départ au Châtelet doit avoir sa ligne incessamment prolongée à partir de Choisy-le-Roi, et passera devant l'entré du parc (Voir Journal Officiel du 24 août 1910).

Ce que nous voulons créer
Un centre salubre, des jardins, des pelouses, des espaces libres pour les jeux et sports, des maisons confortables et saines, construites au goût du sociétaire.

Ce que nous aurons
La garantie de n'avoir que des pavillons, jamais de maisons de rapport à plusieurs étages, pas d'usines, ni de fabriques à proximité, pas de voisinage malpropre et incommodant, une servitude d'hygiène pour tous, le bien-être chez soi et l'air pur au dehors, tout en conservant une entière liberté d'action.

Ce que nous nous proposons de faire
Une coopérative de consommation, des sociétes de distractions et de sports, des oeuvres de solidarité et mutualité.

Cahier des Charges du Village Coopératif
Le présent cahier des charges approuvé par les fondateurs en Assemblée générale, a été établi pour les besoins de notre oeuvre, en vue de notre entière garantie mutuelle, et afin que rien ne puisse donner lieu, plus tard, à fausse interprétation. Et s'il est des clauses ou des obligations qu'une première lecture peut faire estimer draconiennes, la réflexion impartiale et sage suffira, nous l'espérons, à faire comprendre qu'une certaine sévérité s'impose dès le principe, pour montrer à chacun son devoir et assurer dans l'avenir le respect de l'ordre, de l'équité, des biens, des droits de tous (Whaou !!!, ça rigolait pas...).
Les parcelles du lotissement telles que prévues par la société "Bicoques-Jardins" en 1910